5 Commentaires

A noter sur l’idée de min-max qu’il y a un biais cognitif bien connu qui dit que l’humain sera toujours plus sensible à ses pertes qu’à ses gains, et que ça oriente beaucoup ses décisions. Mettre en lumière le négatif est donc un bon moyen de simplifier la décision oui !

Expand full comment
août 30Liké par Kevin Pujol

Moins on a confiance en soi et plus la prise de décision est difficile. Ta NL m'a donné envie de relire le roman OVNI de Kundera. Je l'avais emprunté à la médiathèque de ma ville et je l'ai oublié dans l'avion... Merci ces beaux partages du jour ! En particulier sur les relations amoureuses et les relations amicales, je te suis.

Expand full comment
author

Merci Virginie ! Heureux que tu y trouves un écho. Sans hésiter, fonce à la bibliothèque pour le terminer 😄

Expand full comment

Salut Kevin,

Merci pour cette newsletter très intéressante.

C'est avec Milan Kundera que j'ai découvert ma passion pour la lecture alors je ne peux m’empêcher de laisser un commentaire. La vie m'a toujours semblé plus vraie dans ces livres que dans le monde physique. Comme toi, j'ai été fasciné par sa capacité à dépeindre l'être humain de manière aussi profonde, aussi précise et aussi réelle. C'est comme s'il était à même d'être plusieurs personnes à la fois et de comprendre différentes psychologies.. C'est là l'un des talents de ces auteurs, nous faire oublier qu'il n'y a qu'une seule personne qui se cache derrière toutes les autres. Je partage donc ce que tu as éprouvé à sa lecture.

Pour ce qui est des choix, vaste sujet. Me concernant, l'un des curseurs que j'utilise est celui de l'épanouissement et, tant bien que mal je dois dire, celui de l'intuition. J'essaie au maximum de sortir de "est-ce que je vais être plus heureux" car c'est une notion qui m'apparait comme ne quantifiant que le positif et la joie. Pour ma part, l'épanouissement me parait comme plus complexe. J'aime à me dire que je peux m'épanouir dans les difficultés, dans l'incertitude, dans l'inconfort, dans le fait des vivres des expériences pas toujours plaisantes. L'épanouissement c'est une danse, un oscillement, c'est une acceptation plus large de ce que propose la vie, là ou à mon sens les termes "être heureux" et "bonheur" me semblent trop figeant.

L'épanouissement se résume assez facilement à "est-ce que faire ça m'épanouis où va m'épanouir. J'ai eu ça avec la musique où pendant un moment je ne savais même plus pourquoi je voulais apprendre à faire de la guitare ou à chanter. Ne pas être au niveau désiré me procurait tellement d'anxiété que j'ai fini par mettre de côté un petit temps car je ne le faisais plus pour les bonnes raisons. Raisons qui, selon moi, devaient être "est-ce que tu prends du plaisir, est-ce que tu t'épanouis" et non "est-ce que tu es doué ? est-ce que tu es performant".

Une autre chose que j'utilise c'est la notion d'acceptation "totale". C'est de me dire que peu importe le choix, je l'embrasse à 100% (où en tout cas la dynamique psychologique est celle ci car on peut parfois ou souvent, se mentir à soi même). Si j'y vais, c'est en sachant que cela pourrait ne pas se passer comme je le voudrais ET que c'est OK. Qu'un autre choix n'aurait pas été mieux car lui aussi aurait comporté des inconvénients non perceptible. J'ai l'impression que cela me permet d'écarter à 99,9% l'idée de remords et de regrets.

Par exemple, en 2022 j'ai fait le choix de quitter Paris. J'hésitais entre différentes villes et j'avais des critères assez tangibles "ai-je des amis dans l'autre ville" et des critères plus émotionnels "j'aime le surf, si je suis au bord de l'océan, je serais peut être plus heureux". A la fin de la journée, j'ai pris une décision assez rationnelle et conservatrice en choisissant une ville que je connaissais déjà un peu où j'avais un ami et encore mon boulot à ce moment là (je l'ai perdu en arrivant haha). Je suis passé à côté du choix émotionnel du surf... Je me souviens très bien qu'au cours de cette prise de décision je me suis dit que ce choix n'était pas dans le but d'être plus heureux mais que d'une certaine façon il s'imposait à moi car je voulais quitter Paris. Et que je n'avais pas d'attente particulière. La prochaine ville ne sera pas mieux ou moins bien, elle sera différente. C'est tout. Une fois l'acceptation faite, le reste passe mieux.

Et enfin avoir son "pourquoi". C'est une notion que j'ai découvert dans une interview d'un traileur ou une traileuse qui disait "Si tu n'as pas ton pourquoi, alors tout devient plus compliqué". Quelque chose comme ça...Dès lors que tu sais pourquoi tu fais les choses ou pourquoi tu fais ce choix, alors tu en acceptes plus facilement les mauvais côtés qui en découlent. J'ai expérimenté cela lors d'un trail. Même distance, même difficulté, sauf que la deuxième fois, je ne savais plus trop pourquoi je le faisais et la souffrance fut bien plus importante.

Quand aux choses que j'aimerais faire en pensant qu'elles me rendront plus heureux, j'apprends à ne pas me faire leurrer par un idéal qui n'existerait pas "Si je fais ça, ça me rendra plus heureux", oui mais non, je n'en sais rien.

Et pour les choix que j'aimerais faire et que je n'arrive pas encore à faire, j'apprends à m'accepter comme je suis, avec mes faiblesses, mes peurs et mes limitations, en me disant que rien n'est figé, que si ce choix, cette action n'a pas été faite aujourd'hui, elle pourra l'être demain.

Un ami avait écrit ça sur une note dans son appartement..."Là où je suis est le paradis"... ça m'est resté en tête depuis..

Expand full comment
author

Salut Benjamin ! Merci beaucoup pour ta contribution riche et détaillée. Ravi qu’on partage l’amour et la fascination de Kundera.

Pour ce qui est du bonheur et de la difficulté de le saisir, je te rejoins complètement. J’avais d’ailleurs, dans mon premier brouillon, évoqué la différence entre plaisir et bonheur mais je me suis dit que c’était un autre sujet 😄.

Complètement d’accord avec toi sur le sujet de l’épanouissement. C’est une notion plus riche et l’on peut, l’on doit? passer par des moments de souffrance pour grandir. Donc la recherche permanente du plaisir n’est pas vraiment souhaitable.

Ton idée du « pourquoi » est aussi intéressante. Ça rejoint une idée que j’avais creusé dans la précédente édition sur le thème de la direction (c’est dans la newsletter 39). Ravi de discuter de ça ensemble à l’occasion ! À bientôt !

Expand full comment