🌊 L'Été du Bateleur : humeur JO, Alfred de Musset et les meilleurs articles

Le Bateleur #38 - Tous les vendredis, des idées pour explorer la connaissance de soi et du monde. En 7 minutes de lecture - Gif et bande son inclus.

🥇 Édito des J.O : Vision française contre american dream

Dans notre histoire collective, ces jeux feront date.

Et je ne parle pas seulement des excellents résultats de la région Occitanie (pardonnez mon régionalisme), je pense surtout au nouvel élan qu’ils ont donné à l’imaginaire collectif français.

L’imaginaire collectif représente ces éléments de référence qui font qu’une société partage des repères communs pour avancer dans la même direction.

Des symboles, des valeurs qui prennent la forme d’archétypes, quasi mythologiques, sur lesquels on s’accorde consciemment ou inconsciemment. Carl Jung évoquait l’existence d’un inconscient collectif partagé.

Un moment était particulièrement propice à l’étude de ce nouvel inconscient français : la cérémonie de clôture, scène d’une bataille des imaginaires opposant ce que j’appellerais la nouvelle vision française à l’american dream.

Au premier abord, qu'il semble bien sombre ce bestiaire des rêves français. Des costumes noir et gris pour les chanteurs et performers. Rien ne semble dépasser de ce cadre dystopique.

Avec du recul, j’ai trouvé ce choix audacieux et plein de justesse.

Juste, car il sonne comme un avertissement évident aux défis qui nous attendent demain, de l’instabilité géopolitique à la crise climatique latente.

La fête (insouciante) est finie.

Audacieux, car dans cette obscurité, on trouve quand même des lumières : l’ange qui descend réanimer le rêve olympique, la voix d’Angèle, les riffs de Phoenix, les feux d’artifice éclatants… tous ces symboles qui, pour quelques instants, viennent nous arracher à nous-même, nous sortir de la morosité annoncée.

Voilà le message que j’y vois : l’art, la création, l’audace seront toujours là pour ressusciter la pulsion de vie dans un futur si anxiogène et sombre soit il.

Et quel contraste avec l’imaginaire américain qui est venu clôturer cette cérémonie : moto surpuissante, Tom Cruise, plage de sable fin, punk rock californien…

La recette de l’american dream n’a pas changé. Mais on sent que la date de péremption approche.

En tout cas, c’était mon sentiment en les voyant nous rejouer le thème de l’éternel summer dream. Les Red Hot Chili Peppers, et Dieu sait qu’ils ont bercé mon adolescence de wannabe skater, n’ont plus la même force qu’il y a 20 ans.

L’american dream continue de faire semblant que tout va bien, mais il s’essouffle, comme ces stars vieillissantes.

La France, que l’on croyait bloquée dans une armure historique bien trop lourde à porter, a su réinventer son idée du futur. Elle a proposé une vision plus sombre, plus écrasante, plus réelle… mais tellement plus mature, puissante et actuelle.

L’idée que l’unité et le collectif permettent d’atteindre les rêves les plus fous (à l’inverse de la culture individualiste de l’american dream);

L’idée que la sobriété et les défis à venir peuvent mobiliser les foules et déclencher les passions heureuses;

L’idée que, même si les lendemains sont sombres, l’audace, le courage et la créativité humaine, elles, seront toujours là pour donner un nouveau souffle à nos existences.

J’ai bien envie de croire à cette nouvelle vision française. Pas vous ?

Let’s dig in!

Kevin

NB : Il y aura une (très) grosse promo sur les abonnements pour la rentrée du Bateleur en septembre. Stay tuned ! 🏝️

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🏝️ Été 2024 : Le Best-of du Bateleur

Je suis conscient que lire Le Bateleur toutes les semaines demande de la rigueur et de l’assiduité. Dans un moment d’égarement, vous avez sûrement laissé passer une édition ici ou là… voilà un bon moment pour vous rattraper !

Pour rendre tout ça plus actionnable, j’ai classé ces articles les plus lus au cours des 6 derniers mois par catégorie : connaissance de soi, connaissance du monde et techniques pratiques. Ça se lit comme on mange des tapas, en piochant ici et là.

Bonne (re) découverte !

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🧠 🪞 Apprendre sur soi-même

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#Édition 29

Pourquoi nos perceptions du réel sont si différentes (et comment arriver à bien se faire comprendre)

Ce que vous allez (re)découvrir :