Comprendre les trois visages du temps pour mieux l'apprivoiser, et d'autres choses

Le Bateleur #35 - Tous les vendredis, des idées pour explorer la connaissance de soi et du monde. En 7 minutes de lecture - Gif et bande son inclus.

Édito : Ne perdons pas de temps

Une semaine d’écriture du Bateleur ressemble souvent à une course contre le temps.

Je me rends compte que ma relation au temps influence énormément mon moral, ma capacité créative, mon sentiment d’accomplissement. Avec cette question qui tombe tous les soirs comme un couperet : ai-je fait un bon usage de mon temps aujourd’hui ?

Il me semble qu’on passe une bonne partie de sa vie à essayer de gagner du temps : à éliminer les pertes de temps et à chercher des outils pour en économiser.

Comme si la vie n’était qu’un grand jeu dont le but ultime est d’augmenter au maximum ce réservoir de temps disponible, comme si le temps était la somme de petits grains de sable qu’on pouvait accumuler en secret.

Cette relation au temps dit quelque chose de notre obsession de la mort.

En essayant de s’agripper au temps, comme une moule à son rocher, c’est la mort qu’on essaie de repousser.

Pour y voir un peu plus clair dans notre relation au temps, il faut remonter à l’origine même du mot. Et surprise, la langue de notre cher Platon utilisait trois concepts distincts pour en parler (oui comme en amour !).

Un bon point de départ pour mieux comprendre la relation complexe qu’on entretient avec lui aujourd’hui…

Let’s dig in!

Kevin

Charlie Chaplin bloqué dans les rouages des “Temps Modernes”

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Chronos, Kairos et Aiôn : comprendre les trois visages du temps pour mieux l’apprivoiser

Pourquoi c’est si difficile de penser le temps ?

Le meilleur moyen d’étudier un concept, c’est de prendre du recul.

Or, il est impossible de s’extraire du temps, parce que notre réalité et notre conscience, s’inscrivent dans le temps et l’espace (ce qu’on appelle les trois dimensions).

Nous sommes comme englués dans le temps.